5 poèmes (juillet-septembre 2014)

SANS TITRE

 

Dans ta forme urgente
Granitique
Les steppes courantes
D’un métal meurtri
D’herbes broyées
Qui pourtant
Sont des plaines de douceur

 

APRES

 

Quand reste un terreau
Quand au fond marqué
Traînent des salves

Etincelles de coïncidences
Coïncidences faites de ce que
Ce terreau ait pris

Irrités alors
Par ce grain de terre
Délogé

 

ORAISON DE L’ASPHALTE

 

Amours pétris qui lentement dans l’action
Ont fait des nourritures
Des vérités qui traînent.

C’est là que je suis, questionnant
Le sens de l’action
Etalé en débris dans des paroles
Des souvenirs stagnants
Sans fin.

 

SANS TITRE

 

J’ai misé sur l’œuvre du temps
Sur les cohortes d’acier
Les lianes chancelantes
Anarchiques qui faisaient
Danser entre elles d’autres gerbes
Sans cesse plus ténues
Jusqu’à ce qu’un espace se fasse
Grossisse, et me perde la raison
Cet espace plus froid
Plus immense et non ténu
Est une fosse de terre morte.

 

LES BERGES DE SEINE

 

La vase fait le vers profond
Vert émeraude ou glauque
Vert pétrolifère et vineux

Au tréfonds de la vase
Des colonies de vers se nourrissent
Comme du fruit inconnu

La surface, miroir d’irréalité
Bride lentement les eaux
Déchue des enfers profonds.

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