SANS TITRE
Dans ta forme urgente
Granitique
Les steppes courantes
D’un métal meurtri
D’herbes broyées
Qui pourtant
Sont des plaines de douceur
APRES
Quand reste un terreau
Quand au fond marqué
Traînent des salves
Etincelles de coïncidences
Coïncidences faites de ce que
Ce terreau ait pris
Irrités alors
Par ce grain de terre
Délogé
ORAISON DE L’ASPHALTE
Amours pétris qui lentement dans l’action
Ont fait des nourritures
Des vérités qui traînent.
C’est là que je suis, questionnant
Le sens de l’action
Etalé en débris dans des paroles
Des souvenirs stagnants
Sans fin.
SANS TITRE
J’ai misé sur l’œuvre du temps
Sur les cohortes d’acier
Les lianes chancelantes
Anarchiques qui faisaient
Danser entre elles d’autres gerbes
Sans cesse plus ténues
Jusqu’à ce qu’un espace se fasse
Grossisse, et me perde la raison
Cet espace plus froid
Plus immense et non ténu
Est une fosse de terre morte.
LES BERGES DE SEINE
La vase fait le vers profond
Vert émeraude ou glauque
Vert pétrolifère et vineux
Au tréfonds de la vase
Des colonies de vers se nourrissent
Comme du fruit inconnu
La surface, miroir d’irréalité
Bride lentement les eaux
Déchue des enfers profonds.