CUBA SOUS LA NEIGE
Il y a autant d’irrationnel
quand je prends la langue du poète
qui se casse à la voix d’un analphabète
autant de tes sourcils qui affrontent
l’étendue reine de la neige
ce n’est pas un affront de cueillir les cristaux
quand se défont les glaciers
sous les néons et les villes démesurées
rien n’est en place dans le calice du monde
que des points et des virgules suspendues
à la bouche d’une seconde
ainsi déliée j’ai la langue de l’irrationnel
cassée par des spasmes et des ires fusionnelles
je n’ai pas encore ce que la raison a raidi
dans des tempes de regards refroidis
j’ai la main de la terre et la brique
où le long dédale gris ne finit
qu’en d’autres immeubles
des appartements se suivent dans une misère
des périples se nouent là où l’on peut et respirer
est une manière qu’ordonnent des aires de jeu
ou des paniers que l’on libère
le monde est une simple brique