L’enfant de la haute mer

 

Le rêve du matelot qui a crée l’enfant de la haute mer, exprime la condition de la femme et des jeunes filles telle qu’elle est entendue par les hommes, et telle qu’elle est restrictive pour cette enfant livrée à la solitude et l’incompréhension. Elle vit une vie de réclusion, sans trop souffrir, sans trop aimer, répétant des gestes habituels, dans un grand silence et un sentiment océanique qui la prend en pitié. Cette enfant qui veut sortir, cette enfant qui se sait femme et se plait à cette idée, mais qui n’a pas les moyens d’utiliser son corps et ses désirs pour s’échapper, et vivre la vie qu’elle voudrait.
Seulement encore que le cadre où elle vit, désiré de tous, solitaire, grand, majestueux et silencieux, est une prison dorée et que tous les hommes travaillent et souffrent afin de vivre en de tels lieux. Mais ils ne sont plus que des bulles irréelles, parfois dématérialisées, où l’on ne souffre pas tant, où le temps est arrêté, mais où la vie et l’agitation de ses désirs sont atténués et dissipés parfois jusqu’à disparaitre. Nul ne vient, nul n’entame la vie de cette cité des eaux, et la ruelle ne draine rien de vivant que quelques poissons.

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