Je suis en grande forme
je suis l’inorganique entendez
j’ai passé trois chemins
et dois me trouver sur un lit d’aiguilles de pin
elles me fascinent ainsi que des anguilles
j’ai traversé aussi un torrent
pour geler le corps avant la chaleur de la fin
je suis dans la forme du simple lit d’aiguilles
et suis l’être où l’organique
a la saveur d’une puissante boue
qui laisse passer des effluves
que d’autres pommes de pin
et mottes de terre récitent
dans leur odieux calvaire
la fragilité de la nature s’est répandue en sang
les tourbières ont levé leur masse de terre
pour qu’un terreau fasse encore à la ville
ce dont rêvent les poètes
je suis passé en ville prendre l’inorganique
mais c’était une fusion avec
d’autres modes opératoires
le passage d’une structure en béton
un oeil qui voit et semble lucide
or je ne suis plus qu’une simple boue