PORTE
il y a une petite porte
on dirait que la condensation derrière est la même
que dans cette panoplie de plainte orageuse
de diamants qui se forment
jusqu’à ce que pas même une goutte de pluie ne puisse
pourtant cette condensation est la même
bien que la lumière soit différente
il y a une porte qui ouvre en vérité sur l’ardeur de ces nuages
sur les paquets noirs et étroits
les brumes dangereuses
les morts en sursis comme des nerfs
des réseaux qui circulent et tuent
il n’y a rien derrière que cette étendue
mais je ne perçois plus la porte
ni une simple embrasure
l’étendue est ce réseau parallèle
elle est recluse derrière un bois sans serrure
elle est là et elle se prépare
à tendrement déborder
elle est tout et elle dispense
non plus des diamants ou des gouttes de pluie
mais de la colle solaire
et encore ce ne sont que des herbes
des paysages liquides
des euphories.