PERMANENCE D’UNE CHAMBRE
Tu désires une chambre spacieuse
une densité restreinte de boiseries
où tu pourrais allègrement être
l’objet rêvé d’une ancienne semonce
que toujours visiterait le bonheur
ce bonheur singulier d’être
la fille que tu étais
dans le lieu de cet étau nous usons
les mêmes meubles et les mêmes ustensiles
qui peuplent cet état délabré et sain
cette chambre où l’on lit clairement encore
la semonce ou bien des toiles qui dans la main
laissent présager ce qui sépare de l’âme
les enfants de notre génération ont succombé
au rêve qui a pris dans un crépuscule
mais dis-moi l’aube est elle aussi un devenir
une tempe qui bat et un verre brisé
une foi qui dans le cœur gonfle
sans savoir ce qui s’éclaire
mais oublier et donner à voir
la visite et le tumulte d’un gris
et d’une lucarne sur le ciel