Ce n’était pas le songe d’une femme
Mais le songe d’une éternité vague
Je me levais dans son humidité
Perturbé par la misère
Pourtant bien éternelle
Du songe délirant et superbe
Que j’avais mûri dans un quasi sommeil
Elle était là au réveil
Mais le songe fut sincère
Et ne pensait qu’à lui-même :
Une disparité puissante
De déchirures, de musiques
Et d’une banlieue souffrante.
Il n’y a pas un souffle
Il n’y a que toi
Je t’avais dit
Qu’en de stables palmeraies
Il n’y a pas un seul insecte vois-tu
Dans ce monde contemporain
Où l’on a détruit la biosphère
Il n’y a que toi
Et tu es sèches
Tes lèvres que j’embrasse
Sont des jalousies anciennes
Où brûle la lumière
De ta sécheresse.
Le matin quand je fais des rêves expressifs, d’une nation
Ouvrant le creuset de la chair
Je meurs d’avoir vécu
Comme une orange amère
Déconfite dans le sang de la terre.
Est-ce la seule clef d’avoir souffert
De tant aimer
Une chose qui n’a prise
Ailleurs qu’en l’univers.