J’écris un long poème fleuve
Sur les tentacules naissants
Les tentacules naissent à chaque instant
Dans le vaisseau fragile du devenir
Ce qui devient tient le long des bornes kilométriques
Avale les gouttes restantes
Avale les lucioles errantes
Les libellules nocturnes aux ailes fluorescentes
Le long poème sur les tentacules est une évasion
C’est un arrêt bref et catégorique
Qui s’intériorise pourtant
Décision de se soustraire aux choses féminines
Décision de rassembler ses ailes
Et de ne pas clore son bec sur des fleurs qui se referment
Je décide que les tentacules ne doivent être étirés
Mais calmement ils doivent
Être comme une tête est posée sur des épaules
Et comme un cygne dérive calfeutré dans le froid
Les navires sont des vaisseaux sanguins
Et le labeur est nécessaire à la dérive
Des bateaux sur l’antre et le fleuve
Sur la mer et l’idée qu’elle se fait simplement
D’être mère en partance vers d’autres mers
Le froid ainsi et ses tentacules ne sont
Qu’un simple adieu et un simple chemin.