Portraits / Charmes

Matisse

Derrière une grande retenue, un visage qui mêlait l’antique au moderne comme le suggèrent avec secret les tableaux de Matisse : une matière morte et profondément vivante, une vie de pierre, une roche volcanique encore en fusion, une coulée permanente. Un visage gonflé de cette beauté antique, construit de formes harmonieuses et d’un œil intelligent, fatigué comme une mer. Une vision de mille marées et couchants qui seraient venus s’imprimer avec les siècles.

Rousse, ses tâches sur une peau lisse et acide, un élancement frontal et des yeux figés, rentrés dans un abyme de choses tues, inaccessibles, une rancœur ou bien les clés d’un paradis.

 

Passagère

Tout se répète et tout se renouvelle, elle danse avec un saint volatile dans l’air qui lui dit des choses qu’elle oublie et qu’elle sent. Qui est-ce ? Elle vacille face à un monde diversifié, ouvert, tout ceci la rend mièvre et alerte, elle est dans une glu qui lui colle aux récepteurs sensibles. Elle marche lentement, saisit le temps qu’il lui reste. Elle porte une gabardine qui lui donne une posture effilée, elle est la perche sensible, le cheveu solide, la graine d’absolu, au bout de ses cheveux ordonnés pointent des grains de poudre et des jungles, lisières qu’elle néglige.

Ajouter un commentaire

Votre email n'est jamais partagé. Les champs obligatoires sont notés : *

*
*