L’ÂME ET LE MONDE
J’admire le monde parce qu’il est beau
Parce qu’il est délectable et superbe
Parce qu’il a une âme qui tient dans la moindre de ses échardes
Certes il n’en a pas toujours, mais alors je la cherche ailleurs
Et je trouve l’âme où elle n’était pas
Coincée dans une mauvaise herbe
Dans les cheveux gominés des sans âmes
Et tout proche, l’âme qui vient au bout de l’allée
Au bout du rail d’acier
A quoi servent les gens, ils servent à aimer le monde
Quand on ne l’aime plus, le monde est un complexe de solitaire
Une sortie de route vers une jachère nerveuse
Ou le beau néant n’a pas même ses lettres de noblesses
Si l’on tente de semer, si l’on y met les pieds
On est enseveli pas les miasmes de quelques mauvais nerfs
Aimer le monde, car il est autant la chasse au cerf
Le tableau de maitre, que l’infime vie dans laquelle il résonne
Je cherche une âme toujours et j’en trouve toujours
Dans toutes les architectures et les cités
Si la saleté la dispute aux constructions de verre
Si l’air saturé prend la place sur le désert
Ce n’est alors qu’un suspens, car la réclusion
Est une âme en latence, et l’âme vient toujours
Ceux qui veulent sa mort, car ils sont paresseux
Ceux qui se comparent, pestent et ruminent
Ceux qui veulent attaquer l’âme jusqu’en ses derniers retranchements
Car ils souffrent de l’avoir égarée
Ceux-là sont les marginaux du bonheur
Ceux-là qui dans la comparaison permanente ne voient pas le monde
Ceux-là pour qui la vie est un vecteur rouillé vers des objectifs stériles
Ceux qui se comparent et se désensibilisent
Chez qui rien du monde n’entre
Ceux-là seront un jour sauvés, je l’espère
Car il n’y a rien sans l’âme
Et qu’au-delà de leurs comparaisons
Il y a le plein bonheur bouddhique
La pure contemplation