COMEDIE

Pencher, se fondre dans le tragique de l’instant
Accepter la détresse qui seule
Obtient l’extase et la vie
Le bonheur qui n’est plus détresse

Est-ce là le drame du monde qu’on se méfie de la détresse
Qu’on se méfie du drame
Que l’on tente par des sottises nerveuses
De conjurer le drame
Courant vers un destin stérile
Qui nous agite comme des insectes
Avec une programmation désuète
Et bien que nous n’ayons rien à atteindre

Fusionnons donc ce présent, avec tout ce qui est
Plutôt que le vendre, le violer sans le toucher
Avec des gants de boucher

L’épi de blé au vent messieurs
Quelques vallons et moutons
Pour être mièvre, mais je pourrais être très sérieux
Si tant est que vous ne vouliez pas être mièvre
Ce qui dans le fond, me surprendrais

L’épi de blé, la tête penchée du tournesol
L’aiguillon du monde
Les vieilles masures, savez vous qu’il y a des lieux avec une âme
Gratuite, et dans n’importe quel décor
Car tout ou presque se poétise
Moi-même je suis le héros, bien que faible
Des maisons « Courtepaille », à perte de vue

J’entre par toutes les géographies, et quand je le peux
Je les ausculte et savez-vous, si vous ne me nuisiez pas tant
Je m’intéresserais même à l’histoire de la capitale
J’avoue, il n’y a que l’insolite qui me captive
Baigné de sa puissante charge de métaphore
D’histoires logées au creux de nacre d’un coquillage

Mais non vraiment l’histoire affective, politique
Tout me pousse à pencher, me perdre
M’enfoncer jusqu’au limon vaseux
Un peu plus loin, à l’écart

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