Si la clochardisation comprenait des raisons financières, cela se saurait, cela serait injuste, cela pourrait changer. Mais non, les choses sont ainsi que c’est une question d’opinion, une opinion vraie c’est à dire qu’elle nous engage entièrement, une philosophie tout autant qu’une réaction affective. Et puis on oublie les choses et les pensées, tout se tasse, s’ensevelit si bien qu’il ne reste qu’une nuit à avaler jusqu’au bout : la mort physique qui est la dernière à nous emporter.
Le jeu social conduit aux perdants, aux endettés et à tout un cercle de critiques les yeux grands ouverts sur un tableau sinistre qui les fait survivre, mais après tout leur convient. Un enfer mis à nu est sans doute plus supportable, surtout s’il ne nous concerne qu’à moitié.
Nous devons nous efforcer à avoir une opinion au risque de perdre cette petite histoire qui est la nôtre, nous apporte son lot de joie et de justification : notre petit jardin secret aux fleurs isolées.