MAURICE SCEVE
Dans la fournaise où Scève
Fit de tendres poèmes d’amour
Des poèmes unité
Où transpirait le fruit de son malaise
De la sève montante à la tête d’épingle
Où passait le chameau de l’amour
Où chuintaient les larmes d’amour
Et mendiaient les bouches spirituelles
Fièvre qui passait du jour
A la fournaise de nuit
Où se confondaient les labeurs
Les heures lentement construites
Seul le poème avait l’unité
L’ajournement, la faveur
Du temps hospitalier
Fièvre d’éros pour un simple fruit
Simple labeur sans contrainte
Que d’écrire la graine noire des fraises
Le derme rouge des bouches
Et la saveur mendiante du désir
Fièvre de bâtir et tremper ses mains
Dans l’échafaudage de l’esprit
Où des requins de pensée mordaient
La tendre pâte qui se fichait
Au seuil du poème achevé