Poème retrouvé

 

[tu transpires un jeûne
cette même ascèse qui me fit percevoir
les ganges, les aciers, les plaines, les terroirs

la soif de marcher, marcher dans les bordures
sur les coteaux et leurs vignes, dans les périphéries
dans l’hallucination d’un rêve

mais tu ne l’es pas tout à fait, tu n’es rien
qui ne soit tracé, raturé, tu es ironiquement
saline, ascendante, métaphysique

le rêve ne te réussit pas, tu es son vivant miroir
la route droguée, chargée d’histoire à ce point
qu’aucune mémoire ne vient m’encombrer

à ce point que je vois les indes et ses dangers
les labyrinthes et les milles contes hallucinés
les premières étoiles qu’ont traquées les nomades

les pèlerins qui portaient cette glu, cet éternel
appétit de suivre on ne sait quoi, ce mouvement
qui même endormi agitait le ciel et la poussière

cette même glu je ne la quitte pas elle est pire
qu’une mer qui semble un terme ou un départ
elle colle comme un juillet omniscient]

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