Nuit
I
Dans la nuit qui s’est tue
Je tue le dedans de l’espace
La poétique de la dépression
N’amène vraiment ses preuves
Qu’au goût du somnifère qui fait chanter
Je tue d’abord la dépression
Puis je me tue en attendant le soleil
Je fonds dans l’air orangé du jour
Qui s’installe en nervures de fer
II
C’est évident que la nuit tue
Et qu’elle est jaune
Comme un embryon de poussin
C’est écoeurant les choses qui se déprécient
Les états dépressifs qui sont au cœur
De la nuit et du jour qui la suit
Car le jour n’est que l’organe mort de la nuit
Et rien encore de solaire et de visqueux
N’est parvenu à confondre un œil de verre
Avec l’horizon brumeux d’un désert
II
La nuit n’est qu’un petit feu
Où trainer un alcool qui décline
Une bière mousseuse bâtie
Des mains de l’adrénaline
Roucoulent ces diables de pigeons
Dormant l’œil injecté d’urbanité
Ils veillent à la construction du jour
Sur le bord craquelé de leur volet
Ils dorment dans une frénésie résignée
Comme un animal frappé de venin
Ils doivent survivre à tout prix
Le temps que vienne le jour prochain