Pour Erika B.
Enlevez-moi le corps du silence
Enlevez-moi la chaleur blonde de la boucle
Et le remord du mégot, l’odeur de vieux tabac
Débarrassez moi du teint et du rouge
Et de la manie et de l’obsession
Ôtez les matières grasses et noires
Déstabilisez, perdez les élans et les relents et la sueur
Ôtez, mais ne trempez pas, ne faite rien redoubler
Videz les sacs et l’entrepôt avec
Mettez à sac les griffures et les ressentiments
Passez à haute pression tout le temps
Toute la crasse accumulée du vécu
Quand il n’y aura qu’une aura de blé
Quand une seule éponge à peine
A peine imbibée d’un lointain bonheur
Un seul bruissement d’épi de blé