Des voix étouffées s’isolent dans sa hanche. Quelques secondes suffisent à libérer le cri de sa gangue de monotonie. Des songes de chair piquent cette hanche, cette mer prodigue, ces longues jambes à l’assaut des récifs de bitume.
Une coulée se renverse jusqu’au cœur, où l’émotion juvénile combat les mers cérébrales.
INSOMNIE
Le soleil plein de tranchant, surgit dans l’angoisse vacante, la nuit qu’il moud tendrement. Il lui coud une muselière afin qu’elle se taise dans un calme faux.
Interminables lueurs mourantes sur l’esquif de l’entre-deux. Le soleil plein de ses rayons molletonnés persiste dans des marasmes de boue, de couchants mal éteints.
NOURRITURE
Je mange, par associations d’images, des vies somme toute vécues. Au virage et au croisement, il y a quantité d’images vécues.
Il n’y a qu’en lisant que je sois parfaitement autonome, bien que tout se croise aussi, et que des armatures cèdent, des cloisons sautent à petit feu.
Croisée d’une boue organique qui brûle, et qui parfois brûle trop. Si bien qu’une fois consumée, la matière crie au feu.
RÊVE (08/08/13)
Paris très vite s’amenuise vers la grande nature. Je m’éloigne avec le sentiment du grand tout qui succède à la ville. C’est une province endormie qui occupe la majeure partie du pays. Alors que je suis une large route goudronnée, quelqu’un dont je sais les intentions roule au pas, puis s’arrête. Je m’éloigne et atteins le carrefour qui logiquement signifie l’abandon total de l’urbanité.
J’arrive dans un désert de rochers de type méridional. Le relief s’exclame avec une force colossale. Des herbes parsèment ces rochers, des cailloux au sol font un paysage identique au sud le plus sauvage, mais je sais que ce sentier anarchique mène à Rouen.