Simples poussières

SIMPLES POUSSIERES

Nos vies sont les tombeaux ridicules de poussières accumulées
Nous les tranchons avec obstination dans l’espoir de percer leur mystère
La poussière gagne à ce jeu
Nous inventons de grandes percées technologiques pour y remédier
La poussière vient nous hanter et pire
Nous la regrettons sans que personne n’ait encore fait ce juste constat
Nous écrivons, publions des traités sur nos souffrances

Il suffirait de retourner à la poussière
La poésie est une poussière glorifiée, une poussière altière
La science étudie la poussière, tous les divertissements l’encensent
La seule joie possible passe par ce parasite, ce minuscule flocon de matière
La poussière seule fait divaguer, il n’y a pas de prodiges sans elle
Ni de progrès ni de liesses, ni rien, car tout est poussière

Poussières d’étoiles ou de grimoires, mille rêves y passent
Toutes les pensées jouent de cet instrument volatil
Il y a autant de consciences que de grains de poussières
Nos continents sont des étagères à poussière et se ressemblent
Elle unit et révèle, elle a ce parfum qu’on y met
Et toutes les couleurs que nous bâtissons

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