Il n’y a jamais eu que des sensations à chaque commencement, des sensations qui émergeaient d’un chaos, nécessaires ou confuses, et qui désignaient le monde tel qu’il était. Mais les religions monothéistes, les civilisations qu’elles enfantèrent, tout ce qui s’ensuivit et qu’on nomme modernité : idéaux, humanismes, démocratie, voilà ce qui est venu greffer des sentiments sur le dos des sensations, des blocs primitifs, granitiques. Nous avons intellectualisé le monde, les sens en l’occurrence, et nous n’avons jamais autant mis l’homme en garde contre ce qu’il ressent dès lors que nous l’avons intellectualisé.

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