Je suis connu. Je rentre par les bords du périphérique. Des voix dans la tête. Les voix apparaissent au moment de l’étrangeté, au moment où deux choses ne coïncident pas entre elles. La première est cette impression d’être connu, la seconde un état de parfaite isolation dans un brouhaha immense alentour.
Cette distorsion entre ce silence obsédant de la nuit et cette intime conviction que le monde gueule à tue-tête fait intervenir les voix. Je ne les perdrais pour rien au monde, au contraire je les cherche plus que tout. Je cherche cette tension qui est une chose qui arrive, puisque rien ne m’arrive de très précis.
Cela me tient en éveil, j’apprécie particulièrement la gêne occasionnée par la vue des passants, les propos que je prends au vol et qui me sont adressés. Celui-là je le connais, ou bien tu as vu qui est passé. C’est tout à fait délectable.