Mille lieux me séparent

MILLE LIEUX ME SEPARENT


J’ai perdu quelque chose de fraternel
Un rien qui unit les esprits
Un lien invisible qui nage dans l’air
Juste un tentacule qui enlace les cerveaux
Je le vois partir en furie vers une zone décalée
Une zone si bien affranchie qu’elle disparaît
Et emporte ce qui avant m’emportait

Au fil du temps j’ai perdu le fil
Un rien m’a glissé entre les doigts
Me voilà endurci, tellement dur que cela devient cassant
Friable au bord des vides angoissants
Sur une terre percée bavant ses quelques oiseaux marins
Ses déferlantes de vent glacent les os de seiche

J’ai pris le large dans une aventure sans pareille
J’ai croisé autant de requins poignardés qui flottaient
Autant de méduses au danger électrique
De barques pourries et d’yeux globuleux
Et les contours d’un récif craquelé désignaient ce granit
Cette vie de voyage qui s’est dissipée

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