UN TABLEAU IMAGINAIRE
Amolli, il est comme à la source
Des méandres de la scène, sa poussière
Tapie dans ses paumes, ses doigts
Serrés sur les paroles imminentes et glacées
Qui feront un geyser de cette opacité
La toute lumière est un ailleurs
Qu’on suppose dans son cerveau
Dans ces ombres où le crabe hésite
Immobile dans les pressions océaniques
Parmi les roches qui tiennent les fonds
Il traîne à lui les temps qui l’ont figé
Prisonnier d’un espace qui se rêve
Une terre aquatique où la liberté
Se concentre en une lourde vague
Soulève son visage qui a bu toutes les mers
La sève violette et collante des arbustes
Le sang coagulé des jours qui n’ont
Pas paru, ailleurs que dans ce plafond
Où quelques spots plagient un soleil