CE QUI ADVINT
des pensées chutaient comme des perles écrasées
chaque syllabe de ce verre brisé
était un empire néfaste
les mots chargeaient comme une montagne de strates
l’édifice me laissait vacant
j’estimais que si cela cessait, si les mots se figeaient
leur absence serait ce peloton de cailloux
inextricable, sans qu’aucun reflet ne s’y colle
il grossirait, gèlerait, ce granit me perdrait
je savais que les mots avaient en eux leur solution
me prêtais à leur jeu jusqu’à ce qu’en une dérive
ils esquissent des cercles de quiétude
jusqu’à ce qu’ils fléchissent et se calfeutrent
dans les trônes qui leur sont échus
la force granitique qui les avait pulvérisés muait
en grains de sable soulevés