Deux hommes. Une mer de plaines, la mer elle-même en aval. Ce qu’il y a c’est certainement la quiétude qui les habite. Ils semblent enfouis et dressés, silencieux face à ce paysage empilé tout en étant quasi-liquide, épuré. Cette épuration est une tromperie et une vérité. Le monde étant impur, comment s’extasier devant ce qui n’est que signe d’ennui, l’ennui étant la conséquence de cette impureté. Il se fait qu’ici, et c’est là ce qui est révélé, il n’y a pas d’ennui ou de misère, ni même de dépassement toute vaniteuse, il y a la contemplation à laquelle on est sujet, ce qui descend sans pensée, sans travail, une grandeur innée, l’acquis devenu inné. Ces deux hommes, peu à peu entrent au paysage et dépassent toute condition, je dirais presque tout déterminisme. Ils sont là comme deux cerveaux faits hommes dans des habits de princes, et le paysage c’est eux, c’est leur attribut et cela ne pouvait être qu’ainsi. Ce n’est pas tellement une vision, car c’est un processus intellectuel qui a mûri et donné corps au champ visuel, c’est une vision, dans ce cas, que l’on a soi même faite et qui a l’aspect du neuf, quand bien même cet espace aurait été visité et contemplé des milliers de fois. Les deux hommes en sont les bâtisseurs et les sujets princiers.