On n’entrave pas la marche du monde Salomé, il avance tout seul selon des lois qui nous échappent. Comme l’humain premier face aux éléments du cosmos, l’humain d’aujourd’hui est tout aussi impuissant. Toutes les pensées se forment, se greffent les unes aux autres et s oublient. Le mal qui est fait est fait et le bien aussi. Ce tissu ne peut pas être cohérent, sinon pourquoi la souffrance subsisterait ? La souffrance subsiste toujours. Ce tissu est opaque, parfois même sourd, on n’entend pas tous les crimes et ne voit pas toutes les images. Elles se stockent peut-être dans une pierre d’Aleph qui régule l’ordre du monde. Les gens sont étrangers à eux-mêmes. Certains s’écartent, d’autres se mêlent à la foule. Les individualités ne sont pas toujours faites pour être ensemble. On exploite la souffrance, on a de singulières croyances, des pratiques infamantes. On revit les premiers temps du monde tout en les oubliant. Les rêves sont en soi, au plus profond de soi, mais le bruit du monde ne les entend pas toujours.