Ne pas arriver à se détacher de soi concourt souvent à tenir des propos universalistes : c’est se voir partout. L’altérité peut à ce titre être mise de côté. Il ne subsiste parfois qu’un moi étalé à toute l’humanité, dont le bon sens voudrait que tout le monde s’aime dans un monde harmonieux. Mais quelle harmonie, celle d’un moi que l’on recherche, un moi brisé ou perdu ? Le véritable universalisme consiste à se détacher de soi et accepter des singularités, accepter l’étranger. Se détacher de soi apporte un œil distant qui permet de mieux comprendre l’autre et de pouvoir parler en son nom, s’aventurer avec lui, en intérioriser une part.