UN PEU DE POUSSIERE
mes talons chantent la venue d’une ampoule
un cinéma poussiéreux dans une ruelle étroite
les affiches sont fades, les acteurs surannés
tout cela sciemment concocté pour le paris fané
un peu de ce bonheur qu’on écoule dehors
une ville qu’on ne connaît peut-être pas tant
faite de charmes sans être tout à fait lassante
s’en suit une soirée feutrée au Grand Palais
ses basses retentissent, une lumière rouge tamisée
de beaux rouges à lèvres traversent à l’horizontal
les visages qu’on désire
je me concentre sur le vieux, ce qui fut un temps
le vieil insecte rongeant du bois, l’insecte stupide
dans les très riches appartements, le papillon
tordant le coup au progrès, simulacre d’ancienneté