Enfants (réécriture)

ENFANTS
 
 
ils pleurent des larmes ocres et sales qui virent au gris
un gris sale et ocre leur sort des globes et pourtant
vifs et lumineux ils pleurent une croûte d’acier, une tôle
qui prend l’eau, qu’on voyait dans les baraquements
un chagrin vieux une rumeur oxydée dans la capitale
un déluge de grêle, anesthésiée qui pleure elle aussi.
 
ils m’appellent je leur dis que je ne peux rien faire
ils me supplient je dois prendre à gauche mourir à droite
à droite s’ouvre un océan dans mes côtes saillantes
leurs voix se perdent aux carrefours, j’aimerais tellement
leur avoir donné la clé, les avoir pris sur mes épaules
la capitale se meurt il fait froid en cet automne.
 
leurs voix ont disparu j’ai terriblement peur
une peur indicible qu’ils retournent aux limbes alors
qu’il m’était donné de les tirer de ces gouffres
comme par une bouche d’égout il pleut terriblement
j’aimerais tant les aider dans cette nuit qui meurt
ils crient comme des adultes perdus dans l’hiver.
 

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