Identités.

J’ai réussi à tuer toutes cloisons entre les identités, et ça ne me pose aucun problème. Je ne suis pas malfaisant ou pervers, mais j’ai quatre cent quarante huit identités distinctes, nettes et précises. Je les consomme environ en trois semaines et six heures au total. J’en oublie les quatre cinquième en permanence, quand je veux dire j’oublie, c’est que je n’ai plus conscience que les autres existent. Parfois, et c’est une personnalité, je suis angoissé à l’idée d’en avoir plusieurs, et c’est l’une des plus belles d’entre elles. Elle est très subtile, et assez juvénile. Il n’y a que des jeunes pour avoir peur d’avoir plusieurs identités. Il me faut parfois un environnement précis pour les faire advenir, mais la plupart adviennent chez moi. Les sentiments et certaines figures leur correspondent, de toutes les époques. L’une d’entre elle n’a absolument aucune cloison : elle est le rêve actif total. Elle peut consumer des rêves et passer de l’un à l’autre en quelques secondes seulement, des rêves d’autres vies, accompagnées, tandis qu’une autre peut être écrasée sous un poids de langueur, de contemplation terminale. Tout cela ne me permet pas d’être toujours très agile dans notre monde moderne, avec ce qu’on appelle les autres que je ne comprends absolument pas, mais je peux marcher parfaitement droit.

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