La perversion a pour objet la laideur, morale et physique. La hideur est son horizon indépassable et plus elle est abjecte dans la vérité objective, plus elle cause de dommage à la beauté, plus elle est agréable. Elle n’est pas nécessairement hideuse et mauvaise pour elle-même, elle peut venger un sentiment perdu, une innocence qu’on a vécue ou qu’on a cru vivre. Elle peut, ou elle désire alors commettre les actes les plus abjects qui soient. Elle sait au fond d’elle-même qu’elle est hideuse, mais son stimulant vient de cette frustration que l’innocence et la pureté lui semblent irrécupérables. Elle se protège ainsi, se corrompt dans le luxe et la richesse, elle se venge du pauvre et du malheureux qu’elle juge son semblable. Face à une grande perte, elle pourra commettre le pire. Le parallèle avec des nations qui progressent vers la guerre est indéniable. Une idée de pureté perdue stimule ses actes qui conduisent au pire, et sa joie est cette pulsion de mort qu’elle projette partout autour d’elle.