Toujours, le discours du totalitarisme passera, toujours il aura raison de passer, il aura son sens propre, ses alibis, ses conditions. On peut penser que dans une civilisation prémunie ou prévenue contre le totalitarisme il passera encore. Car il se servira de ces deux là, pour passer et grossir ses rangs. Ce qui était visible sera à nouveau rendu invisible. Ce qui mettait en garde contre le totalitarisme sera utilisé. Ce qui était le mal ou le procédé du totalitarisme sera stigmatisé. À nouveau, on ne verra rien. Il y a dans le totalitarisme cette invisibilité qui passe toujours, des idéaux attendus, un désir du peuple de suivre son propre désir qui est mis en scène. Tous les désirs des dernières décennies sont joints vers un unique pôle qui semble les concentrer, tout s’alimente et se construit vers une formidable bêtise : celle de dénaturer jusqu’à l’existence.