L’une des œuvres les plus pernicieuses du blanc colonisateur est d’avoir inversé les sentiments et de s’être arrogé le droit à l’amour. Là où cette arme est redoutable, c’est qu’elle exploite la culture décadente pour ce faire, soit la culture chrétienne, la passion elle-même. Des œuvres de talent qui ont été fabriquées à son honneur, des idées ou des mouvements de pensée issus du christianisme. L’œuvre du colonisateur est d’avoir pris le visage du christ, d’avoir fait de son chemin de croix l’accès aux richesses et au privilège. La décadence n’est plus la même. Elle porte un autre visage, qui aurait plus à faire avec celui du fourbe des tableaux de Brughel.