La méchanceté ou la gentilesse sont indépendantes de l’amour ou de la haine. L’amour ne fait pas de quelqu’un une personne gentille et la haine une personne méchante. L’amour peut se trouver partout et n’altère pas la morale d’une personne. Il n’est pas même un substitut, il est un besoin à combler présent chez tout un chacun. Si un manque d’amour peut amener à de la haine, cela n’en fait en rien une personne méchante, tout comme une personne qui a trouvé l’amour peut être très méchante. La confusion entre la morale et les sentiments doit être levée. Les sentiments sont variables, et la morale d’une personne immuable. On peut se servir de l’amour pour être méchant, ou faussement gentil, accessoirement gentil, tout comme la haine peut amener à de nobles et grandes actions. Là encore l’amalgame est à revoir. Une civilisation basée ou fixée sur l’amour pourrait être très méchante et cruelle, tandis qu’une civilisation, plus permissive sur la haine pourrait développer des dons d’entraides et de grande gentilesse. Les sentiments sont par définition instables, et leur stabilité menacerait la moralité, car la moralité fixe des bases qui ne sont rendues possibles que par l’existence du mouvement.