L’innocence des choses.

À H. L., si je ne m’abuse.

L’innocence des choses, chère à Artaud, est un monde sans connotation, un monde vierge de toute… , et sans purisme, qui est le comble de la connotation. C’est pourtant un monde chargé de matière et de métaux de toutes sortes. Un monde lourd de charges sensuelles, lourd d’histoires pour chacun des sens.

Des amas de matériaux anciens, des figures éternelles en spirales, des déchetteries même, des suites de maison de briques, de pierre, de ciment, des routes goudronnées et du bois qui a pris la rage du temps. C’est la chimie faite monde, c’est l’alchimie des sens dont les humains dépendent.

Vous voyez ce monde est vaste et pur, il se loge dans toutes les parties du corps, il est un désir et des personnes aimées, il n’a aucun soupçon je vous l’ai dit, mais il n’est pas puriste. Il n’est pas même un rêve, il est la réalité. Qui a dit que la réalité n’était pas faite de rêve ?

Le rêve perle sur le verre, et le dépôt de cuivre angoisse l’étendue des sentiments subtils. Où est passé le lierre qui couvrait la verrière ? On pourrait faire du romantisme, mais le réalisme est bien plus porteur.

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