LA VIE EVASIVE
je souffre de graphomanie, je ne puis penser
écrire ce n’est pas penser
penser ce n’est rien qu’un hiéroglyphe dans le vent
un spore chancelant
grain de pollen mécanique
or l’écriture qu’on nous a inculquée
voilà qui est parfaitement hypocrite
jamais on ne voudra d’un fou qui traîne sa pensée par les routes
jamais cette manie
elle ne peut rien
surtout faire d’un égarement un pilier éternel
c’est une folie
une folie qui glisse sur un cours perpétuel
une cascade
vers une autre plus diluvienne
alors
je rature ce fléau, brime cette connerie
je pense
n’écris plus
je pense comme une bûche emportée