Jardin de Versailles

IVRESSE CANNABIQUE AU JARDIN DE VERSAILLES

 

à l’heure où j’écris, tout s’est dissipé, définitivement perdu
comment
pourrais-je en parler dans cette nuit où je décuve cette ivresse cannabique
cette folie de soleil unique, marche isolée parmi les marcheurs divers
j’y suis, j’y serai prochainement j’espère par un soleil
je pense à pavese, je pense si bien aux autres, à la fournaise
je marche dans les allées, les routes, les bordures, je perçois le lac
je pense à pavese suicidé pour cause d’une incapacité, d’une inaptitude
à rendre compte du réel qu’est-ce donc celui-ci
sa main qui se pose sur l’échine, brûle et nous confond de souvenirs
d’un avenir subit, une pensée déformée soudain semble le possible
c’est un lieu
un lieu protégé, classé même dans les guides tourristiques, un lieu universel
je me fiche à peu près de son histoire mais profite de l’aménagement
qu’ont fait les ingénieurs au bout d’un long labeur pour que j’y marche
avec des pensées déformées que je régule
des fleuves de pensées suppléent aux sensations toutes aussi variantes
des torrents
une indifférence de tout un passé qui pointe dans le miroitement du lac
fait voir
la justesse il me semble loin de la névrose des villes
une solution tombée des nues qui ne résulte d’aucun système
une solution comme une nervure brûle, crépite et n’apporte rien de durable
une solution s’acharne à faire des couleurs une éternité
elle va mourir
elle va mourir et m’a transmis ses équations inconscientes

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