La course à l’hurmement.

by Florian

Le monde semblait finir et il fallait s’hurmaniser, il fallait absolument devenir hurmain pour ne pas mourir, pour ne pas perdre la beauté de ce petit monde et pour que des méga feux qui semblaient pointer ne calcinent pas la terre entière, car vous savez ces bougres se créent par eux même quand la température se réchauffe, ils sont compliqués eux-aussi, ils s’autocréent pour palier le réchauffement et ils sont capables d’embraser la terre entière et de passer d’un continent à l’autre en traversant les océans, oui en brulant par le plancton à la surface de la mer.

Les méga feux menaçaient les hurmains qui devaient absolument être hurmain pour.. éteindre ces bon Dieu de méga feux. On s’hurmanisait de partout parfois sans trop savoir quoi faire de tant d’hurmanisation qui semblait fortuite, ça s’hurmanisait de partout, on s’hurmanisait pour prévenir les méga feux, certains disaient que ce n’était pas la peine, mais d’autres que l’hurmain était la solution.

A force de s’hurmaniser certains devenaient franchement risibles à en mourir, et les méga feux dansaient, frétillaient de petits départs d’incendie qu’on éteignait avec des hurmains qui claquaient des pieds dans les forêts en ayant enlevé leurs lunettes. Des hurmains partout, pour remédier également à leur ennemis les déshumains. Déshumain ou hurmain était la grande question, le grand débat, les gens s’invectivaient pour savoir s’ils étaient hurmains ou déshumains et parfois se bagarraient devant les boulangeries.

Les grands surpris de l’histoire furent les chats et les koalas à qui le cul commençait grandement à chauffer dans les forêts (les chats sauvages j’entends et les koalas d’Australie). Leur cul chauffait mais le discours des hurmains leur était égal, leur cul restait à la même place pendant qu’on délibérait du matin au soir sur les hurmains. Ils semblaient indifférents aux méga feux dont ils seraient les premières victimes, ou gémissaient un peu quand des départs de feu leur brulaient le cul ou leur envoyaient des étincelles derrières les oreilles.

Mais les chats et les koalas restèrent indifférents au discours des hurmains et des déshumains aussi, qui avaient pour projet d’éteindre les feux avec leur fourrure, ce qui était une très mauvaise idée comme l’avaient compris les meilleurs des hurmains. Or voilà ce qui advint.

Un koala un jour – car ils sont plus courageux que les chats sauvages – dit haut et fort en langage que des les meilleurs des hurmains semblaient comprendre : « Vous nous emmerdez royalement depuis quelques temps avec votre discours, nous étions bien dans notre forêt avant que vos relents d’hurmains à la noix de cajou viennent nous empêcher de sommeiller et de nous amuser dans les arbres. Vous nous ennuyez, car nous ne voulons pas d’un monde d’hurmains après que les méga feux se soient déclarés. Vous êtes des sous hurmains qui préparez un monde dont on ne veut pas. Nos ancêtres koalas disaient qu’il ne fallait pas croire en vous, car votre soleil brule sans rajeunir, mais les méga feux veulent nous rajeunir, et même quand les températures brulèrent toute la terre, quand elle fut en fusion, rien n’avait été préparé par des hurmains. C’est vous qui avez rapté la beauté de ce monde, vous les hurmains qui avez fait des déshumains, maintenant dégagez avec vos parlementations et laissez nous dormir. »

Un chat sauvage renchérit : « mieux vaut se bruler le cul avec des étincelles qu’avec un feu pourri ».