Lumières.

by Florian

J’ai toujours était fasciné par les lumières, je recherchais les petites lumières de la ville, et quand je marchais sur la corniche à Marseille je voyais des lumières aussi, scintillantes dans l’obscurité. Je les prenais pour ce qu’elles étaient, elles vibraient et me réconfortaient.

J’aimais les lumières finissantes aussi, les lumières rasantes et spongieuses, comme de la terre amorphe, de la terre solaire qui se faisait solide, je restais là dans le jardin du monde, je restais si longtemps dans la lumière et même ce soir fraichissant emportait avec moi ce qui fut, la lumière qui reste et fait apprécier l’obscurité, voire le noir lui-même.

Rester au soleil est également un baume, le soleil d’hiver notamment où je lisais des poèmes dans le sud de la France, qui me happaient totalement. Anaïs Nin, je m’en souviens un hiver, désert et transparent, dans l’air sec qui semblait être parfois légèrement coupé, ciselé par la lumière, tel que dans un tableau de Schiele l’air semblait se cristalliser.

Beaucoup de poètes ont traité de la lumière brute et transpirante, Gelman par exemple le poète solaire, la lumière comme une ouverture et un oui perpétuel, le midi, mais cela quelquefois je le trouvais trop suffocant, partiel, manquant d’espace et d’une certaine honnêteté. Il est vrai que dans l’éros poétique cela est associé au désir et sa plénitude, à ce sentiment envahissant et total.

La lumière au sens spirituel me laisse un peu plus froid, j’y vois trop d’esprit ou de résistance, un faible esthétisme seulement, un concept plus monacal, bien que les monastères laissent filtrer la lumière, esthétiquement parlant, mais la lumière totale est proche d’un aveuglement.