Le cadre n’est rien sans l’immanence, car l’immanence est tout et tous les cadres : c’est proprement l’inverse d’un jardin, un endroit qui est toujours le même et peut devenir un enfer de vide et de nerfs d’aciers, une clôture, surtout le nôtre qui est assez fade. Dans mes parcours j’ai épuisé les cadres, la nouveauté, car très vite l’habitude m’inspire un immense ennui. Je n’aime pas les résidents de mon jardin, j’ai toujours éprouvé une vague sensation d’horreur et de vide quand je voyais mon géniteur y passer, comme toujours, mon bonheur et mon immanence chutaient vertigineusement. Je ne peux pas voir le reste de ma famille quand je suis dans ma chambre avec mon odeur, mon monde que j’ai construit pour fuir le leur. Le cadre est tout, chaque endroit. Ce qui est frêle, ravissant, nouveau, ce qui est l’espoir, plutôt qu’une lourde brouette, des rochers et trois pauvres arbres fruitiers.