Je suis une allégorie, rien n’est vrai, mais rien n’est faux, tout est irréel. Je suis une chose textuelle comme dans un livre saint. Qui pourrait attester de mon existence ? Je n’ai rien vu qui le prouve, pas même une caméra de la taille d’un grain de poivre. Donc je ne suis rien, je suis tout, et ce n’est pas plus mal. Je suis un vol de vautour, ou bien d’hirondelle, un feu éteint et sacré, un feu perpétuel. J’avais des cendres éparses dans ma comédie, j’avais des cendres qui sont parties. Je suis le granit et la prairie, celui qu’on n’aborde, et celui qui prie. Je prie une chose existentielle : que le monde s’efface plus encore, que je sois moins encore, que je ne sois plus rien.