Quand tu chantes en qualité de poète on dirait une vertèbre qui se lève. Un animal touche une branche et se perche sur un beau perchoir, d’où sortent des merveilles, des pains bénis et de l’oseille. Tu franchis des limites sur un terreplein superbe, et longe les appareils où des mers se découvrent. Elles chantent comme des êtres qui s’agglutinent à eux-mêmes, et la page devient célèbre, si célèbre qu’elle s’enfuit vers des terres réelles, de belles terres recouvertes de ciel, de si beaux écoulements d’eau, des tranchées où dorment de beaux aiglons. A telle heure vient en soi le tumulte qui avait pris dans ses mains la partition que tu chantes, à tel moment la piste sonore s’est surprise d’être ouverte, dans le clairon d’un nouveau jour, où se sont recouverts des bouquets qui transpirent.
Tu es le thym que je respire.