Plus tu changes, plus les gens te demandent de changer. C’est le principe de la plasticité. On le voit en économie je pense. Car plus tu atteints l’excellence, plus on veut te posséder. À terme tu deviendrais une étoffe pour tout le monde, ou un chiffon de poussière…
Tu deviens tout pour tout le monde, tu deviens un graal et une souriciere. Le lait de la souris abreuve les esprits. Comme un vert pâturage, tu devales les pentes de leurs attentes et te vautres parfois sans conséquence, d’autres où l’araignée venimeuse a fait sa toile.
On attend tout de toi, car tu as toujours changé, tu dois t’adapter à toutes les conjonctures et festoyer comme leur chien à table. Tu dois délivrer les âmes qui te suivent et ne te sont pas toujours gratifiantes.
Ainsi accolé à la bouche ou l’égout du monde, tu es le solitaire comme Pavese qui distribue les mérites du nouveau réel, encore que tu sois déçu de toi-même de n’en être jamais arrivé au terme. Les meilleurs meurent, mais leur soin demeure.
Cela va changer.