La véritable beauté n’a rien d’emphatique ou de prémédité. Elle n’est pas un musée, mais une prédisposition à être, une fulgurance, un état en soi. Elle dépend d’un contexte émotionnel, et voit ce qui advient. Elle trouve beau ce qu’il y a de beau en soi, elle ne sourit pas au paysage, mais à une disposition, à une concordance avec soi. Elle peut survenir n’importe où. S’il est loisible que des personnes soient bienveillantes, alors on pourrait trouver beau un paysage populaire. La contemplation qui exagère peut tout trouver beau ou presque, car elle voit ce qui en soi est présent. Mais encore faut-il que le soi soit léger et disposé à être au monde. Duchamp précisait cela, ce si bon peintre, que la beauté est une roue de vélo. Une sincérité peut être si forte qu’elle vous ferait aimer un élément isolé plutôt qu’un étalage de beaux arts.