Comment le pn fait-il pour transmettre un sentiment agréable et convaincant.

by Florian

Dans son vivier d’imitations, le pn peut à chaque instant en prendre une nouvelle. Il n’est pas un acteur qui joue la comédie ou un bien un inspiré qui fait selon son humeur (comme moi), il est un intéressé. Et le fait qu’il ne produise ni un spectacle où le public est prévenu, ni qu’il soit inspiré fait de lui une source de mensonge. Il n’imite jamais aussi bien que le spontané – qui n’imite pas mais fluctue et reste sincère même dans l’humour – mais il mime et pour cela utilise une force de persuasion désarmante, sans arguments mais faisant appel à la réflexivité de votre cerveau et de vos sentiments. Et bien sûr cela marche, la fausseté, s’il imite la douceur, peut passer pour telle. Il peut cependant garder un visage mensonger pour celui qui sait observer, mais en général les victimes de son discours ou de sa cérémonie ne s’en aperçoivent pas, ne sont pas prévenues du mensonge.

Même s’il est laid et totalement faux, le courant peut passer. Ce courant est d’autant plus fascinant qu’il semble venu d’une source sincère, authentique, lorsqu’il n’en est rien. Elle provient d’une source intéressée, d’une source bassement intéressée qui discréditerait tout son discours. Son intérêt peut être à l’opposé de ses prétentions dans son discours. Son intérêt n’est pas toujours primaire, il peut desservir une opinion qu’il veut imposer, une vue, un projet qu’il présente comme intangible, éternel, vrai, les yeux grands ouverts. Cette ouverture laisse penser que là est la vérité. son opinion devient un dogme, invérifié comme tout dogme, mais passant pour une vérité éternelle.

Car il puise dans toute sa souffrance, dans tout son malheur pour modifier son sentiment et appuyer sa persuasion. Vous devenez alors ses fanatiques et marchez à sa solde. Vous croyez en sa pensée, sans savoir laquelle elle est ni même pouvoir, oser la critiquer. Bien sûr elle est faible et peu étoffée, mais elle passe pour riche et éternelle. Si cela est dans le cadre d’une cérémonie, sa parure esthétique de plus ou moins bon gout appuiera sur ce dogme qui passera presque pour ésotérique, pour une révélation lorsqu’ils a pompé des choses à droite à gauche et parfois fait un syncrétisme biscornu. Il peut même y avoir du mépris ou de l’intolérance dans son discours, vous ne vous en rendrez pas compte et acquiescerez.

Une fois qu’il vous aura persuadé qu’il est sincère, à l’aide d’un discours annulant toute forme de discrédit dont il s’est prévenu, vous croirez en tous ses propos et les appliquerez à la chaine. Si une époque est douloureuse ou perdue, en crise des valeurs, ses opinions – car il ne peut ériger lui-même de valeur, n’en ayant pas les moyens, il les copie seulement ou les répète à sa manière -, ses opinions passeront dans une part de la population qui se retrouvera dans sa parole, pensant qu’il s’agit d’idées et non d’opinions, ou bien en ses dites valeurs, pensant qu’elles sont novatrices.

Le pn pompe le charme qu’il a observé tout au long de sa vie et essaie de le reproduire, il pompe ce qu’il a vu au cinéma, dans des émissions de télévision, des débats, etc. Il le reproduit et cela reproduit aussi en vous des convictions que vous avez eues, des pensées que vous avez partagées. L’amalgame et la confusion créent un espace clair où vous pensez vous y retrouver. Sa fausse douceur, qui puise en fait dans la rancœur mais qui se transforme, sa fausse candeur ou sa fausse sincérité vous paraissent d’autant plus touchantes qu’elles sont fausses. En fait il se nourrit de son absence intérieure de ses vertus pour les faire sortir au bon moment, et cela vient dans le corps du pn de manière naturelle. Comme pour un chasseur et comme je vous l’ai dit, il peut à tout moment opter pour le mensonge, cela est inscrit en lui. N’ayant pas de nature fixe, ni même éclatée comme chez certaines personnes souffrant de maux psychiques, il peut à tout moment faire jaillir une étincelle blanche de fausse candeur, de fausse douceur ou de sincérité.

Il sait aussi, s’il est pris au piège ou démasqué, inverser la position des victimes. Calmement, en optant pour une nouvelle imitation, il va à nouveau tourner les choses à son avantage et tenter de désamorcer l’attaque. Son détracteur sera perdu, son auditoire conquis. Mais comme toujours le contenu n’y est pas, il est confus, il ne tient pas debout, des éléments de logiques sont absents sans qu’on s’en rende compte, il les colmate avec sa force de persuasion. C’est un mentaliste. Ce n’est pas son corps que vous voyez, mais un mental invisible. Vous ne le voyez pas.

F.T.