La transmission de l’émotion chez le pn.

Comment peut-on atteindre l’émotion des autres, quand on n’en a pas ? En forçant le discours, en projetant ses forces vers l’obtention. La faiblesse du discours devient alors une arme, une arme de persuasion. Il faut savoir faire aussi sa promotion, et pour cela être modeste, ce qui tombe très bien finalement car on a toujours peu de chose à revendre. Contrôler ses émotions est aussi une chose facile à faire, car ce sont les émotions d’insatisfaction qui sont les plus faciles à contenir en public, puisqu’elles sont alors tues ou volontairement transformées en apparence de satisfaction (vous pouvez voir cela à la boulangerie). La sincérité devient une chose aisée car elle est stimulée par la réaction de l’auditoire mais elle est décalée, car elle ne correspond pas à ce qu’en pense l’auditoire. C’est le principe d’un acteur, mais pas d’une personne qui fait un discours ou un prêche.

Son manque d’émotions est alors nourrit par l’auditoire, ce qui est normal, mais le pn va la faire passer pour naturelle et pour la raison même de son discours. Cela ne le gênera jamais de mentir, mais le stimulera, l’emportera. Ses émotions seront parfois vraies, mais là encore ailleurs que là où on le pense. Beaucoup de personne peuvent être en décalage sans être des manipulateurs, mais ils n’utilisent pas ce décalage à des fins personnelles. Cela donnerait probablement des vertiges à une personne normale et ne serait jamais un stimulant.

Une fois le rituel terminé, ses émotions redeviennent mornes à nouveau mais on ne les voit plus, on ne peut plus les voir. Elle se sont effacées, au profit d’un visage de glace. Elles sont même parfois prises pour un sérieux nécessaire pour un tel enchanteur. Mais en vérité il travaille peu, il dit peu mais on le croit, on le croit d’autant plus que sa parole est facile d’accès, et on prend cela pour du talent. Sans oublier qu’il y a toujours un souvenir bouleversant de sincérité qui a ou n’a pas été mimé, mais était souvent en décalage.

Si on le prend en pitié, alors il aura d’autant plus de valeur, et peu importe que rien n’y ressemble par la suite, cette étincelle restera comme si elle était un feu perpétuel. Les gens l’auront intériorisée, elle les habiteront, parfois pendant des décennies, et ils s’en souviendront toujours. S’ils ont des doutes jamais, l’étincelle reviendra leur donner la raison qu’ils croiront avoir perdue, même face à l’évidence.

F.T.

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