Transfuge

Ma famille a toujours eu un lexique assez réduit et une absence de stimulation propre à la création artistique. J’ai du chercher cela en moi, bien qu’il soit vrai que ma famille portait de l’attention à ce sujet, mais, comme dans la plupart des familles, indépendamment de la réalité de ces faits, c’est-à-dire dans une simple projection. On aurait cru que j’étais destiné à être un artiste, mais c’ était simplement une affection que des professeurs peuvent porter à l’art, et non une réalité et une nécessité chez eux. Certes il y avait des références à ces domaines, mais cela en restait là. Comme dans la plupart des familles il y avait même une certaine peur envers l’art. Ce que j’ai perçu très jeune est une apparence voilée qui désignait la puissance de l’art (qui est pour mon frère, qui n’a pas vécu la même trajectoire que moi, la chose qu’il hait le plus au monde) mais je l’ai découvert par moi-même. Comme un interdit vers lequel se penche l’enfant, je savais qu’il y avait quelque chose derrière, que je rencontrais après avec des amis qui avaient une situation relativement similaire. C’est avec eux que je me suis construit dans l’art, avec une sociabilité partagée.

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