Le regard de l’autre
On lui reprocha son humeur maussade, on le dit menteur. Tous s’attendirent à ce qu’il fusse désarçonné. On le présenta aux mules. Certains l’aimaient toujours, ceux-là virent dans sa souffrance un degré de plus à la vérité et chantèrent encore. Ceux-là ne le virent plus, mais entendaient ses paroles derrière les pierres qui le masquaient. Ce ne fut pas la mémoire qu’il tendait à ceux qui l’aimaient, ce fut lui et sa gorge, sa bouche d’où sortait le sang remué, chaud et vivant. Il leur disait que cela n’avait aucune espèce d’importance, car ce que l’on est n’en a aucune non plus. Il leur dit que tout ce qui est lié à l’éternité entre dans l’éternité.
Vérité et misère
« Le sel a en lui toute la vérité, la grandeur de ce qui existe. La misère a en elle autant de causes que la richesse, autant de vérités. Rien de ce qui existe n’est à négliger, la misère n’a rien qui puisse altérer tous les trésors, et la vérité n’a rien de riche ou de misérable. »