by Florian

LE HERISSON

Le hérisson ordinaire était si splendide
Les fécondités terrestres ne le touchaient pas
Il marchait sur les feuilles que je cueillais
Et les transpirations de la journée
S’atténuaient dans une nuit lente

Je marchais sur son grouinement et suivais
Les pas palmés qu’il posait au sol
Il n’avait pas de graisse pour passer l’hiver
Mais ne semblait pas heureux du printemps
Il circulait simplement
Et je pensais

Qu’il se devait d’être heureux comme je l’étais
Je lui souhaitais du bonheur
Et de pouvoir penser
De pouvoir comprendre la fragilité de ce monde
Agir et ne pas subir

Toujours se délecter d’avoir le seul capital
L’enchantement des poteaux téléphoniques
D’être une étoile saine qui file
Les jours et qui abat les craintes
Qui se guide vers la lumière
Ou le ciel gris d’avril

Car le gris et le vert sont superbes