L’échappée.
Il me reste un sérieux sens de l’échappée, que peu de gens comprennent. Pas même ces visages angéliques et séraphins, qui dansent tout à côté de moi quand je suis en partance. Ils se demandent surement pourquoi je ne danse pas avec eux pour toujours. C’est que je dois rentrer, il y a une fatalité toujours. Mais eux n’y entendent rien. Je leur explique clairement que nous autres nous avons des devoirs et une finalité. Une finitude aussi, mais eux me disent que bien qu’ils soient parfaitement au fait de ces échéances, ils restent sur leur piste de danse, un cercle de maquis parmi les arbres ou bien des bordures de roches. Ils campent là en somme. Et bien que je leur dise que je sois frileux et que je n’ai pas de tante sur mon dos, ils m’invitent en riant une nouvelle fois à passer la nuit avec eux. J’aimerais beaucoup dans le fond me perdre en leur compagnie mais j’ai une autre nécessité : je dois procréer bien que cela ne m’apporte aucun avantage. Ils en sont au fait et me disent souvent qu’il y a des créatures sexuées dans les parages mais que ce ne sont pas les plus belles. A quoi bon alors chercher la beauté ? C’est ce que je ne me demande même plus quand je rentre.